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27 Feb

S03E05 : Kia Ora NZ

Publié par Cyril Nawrocki  - Catégories :  #Carnets de voyage

Ça veut dire « Bienvenu en NZ » en langue maori. C'est la première chose que j'ai vu en arrivant à l'aéroport d'Auckland, après trois petites heures de vol depuis Melbourne. Et aussi une grande statue de Gimli, le nain du Seigneur des anneaux (on est tout de suite dans le bain). Je retire quelques dollars NZ au distributeur et m'offre un voyage inoubliable en autobus entre l'aéroport et mon hostel, situé en plein centre ville, sur Victoria Street. Je prends possession de mon lit et me retrouve encore une fois confronté, comme en Australie, à une colonie de jeunes français venus se prendre du bon temps en Working Holiday Visa. Un visa d'un an, pendant lequel ils effectuent des petits boulots et découvre le pays. Pour les plus chanceux, ils trouvent un taf plus sérieux et sont candidats à un visa de travail qui leur permet de s'installer pour de bon dans le pays.

 

Niveau tourisme, Auckland n'est pas une référence mondiale. Pas énormément de choses à voir. Construite sur une presqu'île et bâtie comme Sydney autour d'une grande baie, le quartier principal, le Central Business District occupe la partie sud de de la ville, et s'articule autour de plusieurs quais, jetées, port de plaisance et quelques grandes rues qui remontent de la mer. La voile ayant une place importante dans le sport local, on y trouve pas mal de voiliers de compétition et entre autres les bateaux et bâtiments du Team New Zealand de la coupe de l'América. La partie nord de la ville est plus résidentiel, sans grand building, mais beaucoup de maisons, petits immeubles d'habitations et de belles plages paisibles. Une des particularités, ce sont les volcans en ville. Zone volcanique éteinte, la ville regorge de dizaines de petits cratères que l'on peut observer en gravissant le mont Eden, le plus célèbre d'entre eux, au sommet duquel on a une vue à 360° sur toute la ville.

S03E05 : Kia Ora NZ
S03E05 : Kia Ora NZ
S03E05 : Kia Ora NZ
S03E05 : Kia Ora NZ
S03E05 : Kia Ora NZ
S03E05 : Kia Ora NZ

Bon ben voilà pour Auckland... L'intérêt de cette étape est tout sauf touristique. Elle permet de s'organiser pour son voyage et constitue un bon point de départ si on veut visiter l'intégralité du pays. Je dessine alors mon trajet et achète le billet de bus pour soixante heures, de quoi voir tout ce qui m'intéresse. Bien qu’onéreux, j'ai choisi l'option la plus abordable, en évitant soigneusement les arnaques des compagnies de tourisme qui fournissent le même service pour un prix qui dépasse l'entendement. Et je quitte donc Auckland le lendemain, pour me rendre à Rotorua. En route, il y a la possibilité de s'arrêter à Matamata et de visiter le village des Hobbits. Pour un prix hallucinant encore une fois. Comme en Australie, c'est tellement exagéré que ça en devient ridicule. Donc tant pis pour les Hobbits!!! Cinquante euros pour deux heures de visite, voir une maison où on se cogne la tête, et des petits par terre de fleurs dans un paysage bucolique autour d'une marre à canards, je peux m'en passer.

 

Rotorua est une petite ville tranquille construite sur une zone géo-thermique très active. Et ça sent le souffre ici, au sens propre du terme (et aussi peut être au sens figuré car j'ai croisé quelques énergumènes assez louches). Une odeur d’œuf pourri qui imprègne toute la ville à cause des nombreuses sources chaudes qui crachent de la vapeur sulfurée. On s'y fait vite et ça ne pose aucun problème en fait. Arrivé en début d'après midi, il me reste quelques heures que je choisis de passer dans les Redwoods, une belle forêt en bordure de la ville où l'on peut s'évader en suivant un des nombreux sentiers de randonnée.  

Les Redwoods de Rotorua
Les Redwoods de Rotorua

Les Redwoods de Rotorua

On plonge alors dans une atmosphère d'odeur de souffre mêlée aux senteurs de pins pour une expérience olfactive surprenante. La ballade permet, elle, de prendre un peu de hauteur et d'observer Rotorua et ses fumerolles. Pour bien terminer la journée, je me rends au Polynesian Spa, élu il y a quelques années dans le top dix des meilleurs spas naturels dans le monde. Et on comprend bien pourquoi en y pénétrant. Avec sa dizaine de piscines en terrasse aux températures différentes et sa vue imprenable sur les petites montagnes derrière le lac, on a vite fait de passer deux heures à barboter. Et on en ressort rincé et affamé...

Au spa pour une fin de journée détente...

Au spa pour une fin de journée détente...

Deuxième jour ici et direction Wai-O-Tapu, le parc volcanique qui attire ici des milliers de touristes. En route, on s'arrêtera voir le geyser Lady Knox, qui jaillit toutes les vingt quatre heures, à dix heures quinze du matin. En fait, il y a une éruption naturelle tout les deux jours, mais pour amuser la galerie, ils accélèrent le processus et en provoque une par jour en versant un produit directement dans le petit cratère. La source commence à bouillonner, le cratère se remplit de mousse, ça déborde, puis un énorme jet jaillit à une dizaine de mètres de hauteur. Plusieurs petites éruptions suivent la principale encore quelques minutes après, mais le petit amphithéâtre aménagé autour de la source est déjà vide. Encore un arrêt avant de rejoindre le parc, des bains de boue chaude, à environ quatre vingt degrés. Rien de révolutionnaire, juste voir de la boue qui glougloute.

 

Après m'être délesté de trente cinq dollars pour le bus aller-retour, je réitère l'opération pour entrer dans le parc. Et c'est donc tout léger que j'attaque la visite. Une vingtaine d'attractions réunis le long d'un chemin de quatre kilomètres. Des couleurs incroyables dues aux réactions des minéraux avec l'air lorsqu'ils arrivent à la surface, des noms poétiques telles que la Palette de l'Artiste (grande étendue plate ou on retrouve plusieurs sources qui donnent des couleurs différentes), la Piscine Champagne (nommé ainsi pour ses fines bulles qui remonte en permanence à la surface), ou effrayant comme les Bains du Diables et leur couleur jaune-vert fluo. Un lieu surprenant, quasiment irréel et envoûtant ou on se rend compte que la Terre est bien vivante et qu'il se passe pas mal de choses sous nos pieds. Mon aventure à Rotorua s'achève sur ces paysages surréalistes et je prends un nouveau bus qui me déposera à Taupo après une petite heure de route.

Le parc de Wai-O-Tapu
Le parc de Wai-O-Tapu
Le parc de Wai-O-Tapu
Le parc de Wai-O-Tapu
Le parc de Wai-O-Tapu
Le parc de Wai-O-Tapu
Le parc de Wai-O-Tapu
Le parc de Wai-O-Tapu
Le parc de Wai-O-Tapu
Le parc de Wai-O-Tapu

Le parc de Wai-O-Tapu

Taupo est une petite ville sympathique sur les rives du lac du même nom, le plus grand de Nouvelle Zélande, situé en plein centre de l'île du nord. De ce lac s'écoule le fleuve Waikato qui suit un cours sinueux au milieu de petites montagnes et trace son chemin sans rien demander à personne. Mais à un certain endroit, le large lit se rétrécit en un étroit passage ou toute l'eau, qui s'écoule relativement tranquillement jusqu'ici, s'engouffre avec fracas pour atteindre un débit monstrueux de deux cents mètres cubes par seconde pour donner naissance aux cascades de Huka. Une merveille de la nature que l'on observe depuis un petit pont de bois qui enjambe la cascade à mi parcours. Le vacarme incessant et les embruns qui remontent vous rafraîchir alors que vous regardez l'eau s'écouler vous disent qu'il ne vaut mieux pas tomber, même si la couleur bleue lagon et la pureté de l'eau sont une invitation à la baignade. Sinon, c'est centrifugeuse, machine à laver, siphons et torture américaine de Guantanamo réunis dans le même manège. Et pour les plus chanceux, un voyage en hélico vers l’hôpital.

Le fleuve Waikato et les cascades de Huka
Le fleuve Waikato et les cascades de Huka
Le fleuve Waikato et les cascades de Huka
Le fleuve Waikato et les cascades de Huka
Le fleuve Waikato et les cascades de Huka
Le fleuve Waikato et les cascades de Huka

Le fleuve Waikato et les cascades de Huka

Ayant encore pas mal de temps devant moi aujourd'hui, je pousse un peu la promenade de sept kilomètres en aval de ces cascades pour aller voir un petit barrage. Rien d'exaltant à première vue, sauf que je pourrais assister à l'ouverture des "vannes" si j'arrive à temps. Plusieurs sirènes précédent l'opération, puis les portes s'ouvrent et libèrent des tonnes d'eau qui s'écoulent dans le lit sec de la rivière. Remplissant chaque petite piscine une à une et dévalant rapidement les petits torrents, il ne faudra que quelques minutes pour que le flot atteigne la station hydro-électrique située un peu plus bas. Pour repartir, je m'essaie au stop. Sans succès. Les locaux foncent vers leur but, alors que les touristes en bagnole de loc à moitié vide ralentissent, me regardent avec pitié et me font des signes comme pour s'excuser d'être con et de me laisser sur le bord de la route alors qu'ils ont plein de place. Tant pis, je repars donc à pied, environ douzes kilomètres à parcourir. J'ai le temps car il est encore tôt. Mais ce que je n'avais pas vu venir, c'est l'énorme drache qui me trempera jusqu'à la moelle en moins de dix minutes. Une bonne douche en rentrant, un bon chili bien chaud et je peux aller me coucher.

Le barrage sur le Waikato

Le barrage sur le Waikato

​Car aujourd'hui, c'est une belle étape de montagne qui m'attend. Après les vingt quatre kilomètres sur plat de la veille, la nouvelle journée de marche qui s'annonce va prendre un peu de hauteur. Le Tongariro Alpine Crossing, la plus belle rando à la journée du pays. Levé à cinq heures pour prendre le bus, on arrive au début du parcours avec la tête enfarinée, malgré une petite sieste durant les deux heures de trajet. Heureusement, la première portion se fait à plat. Une grosse demi heure pour se réveiller et se chauffer les jambes, le tout en admirant au loin la Montagne du Destin du Seigneur des anneaux dont le sommet se cache dans les nuages. Puis ça grimpe un peu, environ cinq cent mètres de dénivelé à travers des champs de lave pour atteindre le cratère sud du mont Tongariro, avec comme panorama cette fois-ci le Mont Ngauruhoe, un autre volcan. On traverse ensuite le cratère, une longue ligne droite dans une paysage apocalyptique, plat, désert, sombre, inquiétant. Le ciel couvert, le manque de luminosité, le vent, le froid et le petit crachin qui s'abat désormais dans cette cuvette renforcent le caractère mystérieux de l'endroit. Il ne manque plus qu'un vieux mage qui pose des énigmes pour nous laisser sortir.

La Montagne du destin et le Tongariro Alpine Crossing (cratère)
La Montagne du destin et le Tongariro Alpine Crossing (cratère)
La Montagne du destin et le Tongariro Alpine Crossing (cratère)

La Montagne du destin et le Tongariro Alpine Crossing (cratère)

Encore une petite ascension pour atteindre le point culminant de la journée. Et aussi le temps fort en terme de paysage : le Cratère Rouge, qui renferme trois petits lacs de couleur émeraude. La descente est compliqué dans ce mélange instable de sable noir et de pierres de lave, et la pause au bords des lacs est bienvenue. Puis à partir de là, une longue descente de plus de deux heures et mille mètres de dénivelé. Pas très fatigant, mais plutôt monotone, elle se termine par un sentier dans la forêt. Que j'emprunte au moment même que choisit le soleil pour enfin se montrer franchement. Si ça c'est pas énervant...

Les Lacs Émeraudes du Mont Tongariro

Les Lacs Émeraudes du Mont Tongariro

Enfin un petit rayon de soleil.

Enfin un petit rayon de soleil.

Pour terminer mon périple dans l'île du nord, je me rends à Wellington, la capitale. Sept heures de bus depuis Taupo, on arrive en ville en contournant la baie par l'est. Et on se rend compte que la ville est coincée entre les petites montagnes au nord et la mer au sud, qu'elle grignote son espace vital en s'étendant sur des îlots et en construisant des grattes-ciels dans le centre, ou des quartiers résidentiels à flanc de montagne. Rien d'étincelant non plus ici. Même si on se doute que la vie doit y être douce, le tourisme n'est pas son point fort. A noter, le musée national, le Te Papa Tongarewa. Bâtiment moderne sur les anciens docks, les collections sont réparties sur plusieurs étages, chacun abordant un thème important du pays : la culture maori, les volcans, les vagues d’immigrations, et un calamar géant. Sympa pour une après midi. Deux jours dans cette ville sont suffisants. Il est maintenant l'heure de prendre le ferry pour le sud.

S03E05 : Kia Ora NZ
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S
Merci pour ces paysages.. où la nature est si apaisante!! bonne route! biZ
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N
la classe internationale!<br /> une étape incontournable d'un World Tour !
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R
Incroyable.<br /> Je suis comme un gamin à Disneyland!!!<br /> Incontournable en effet.

À propos

En ballade pendant un an autour de notre belle planète.